Travailler un jour férié, que se passe-t-il dans ce cas ? Avez-vous droit à une compensation, une prime, ou un jour de congé en retour ? Et surtout, peut-on refuser de travailler un jour férié ? Ce guide vous explique tout, que vous soyez employé, ouvrier, à temps partiel ou sous contrat temporaire.

- Est-ce légal de travailler un jour férié ?
- Qui a droit à la rémunération des fériés ?
- Comment on est payé si on va travailler un jour férié ?
- Comment est calculée la rémunération si vous travaillez un jour férié ?
- Vos droits au repos ne prennent pas congé
Est-ce légal de travailler un jour férié ?
Selon la loi du 16 mars 1971 relative au travail, l’occupation des travailleurs durant les jours fériés est en principe interdite. Chaque salarié bénéficie ainsi de dix jours fériés annuels obligatoirement rémunérés, même lorsqu’aucune prestation n’est effectuée ces jours-là.
Toutefois, lorsque le travail le dimanche est autorisé par ou en vertu de cette même loi, le travailleur peut également être amené à travailler un jour férié ; dans ce cas, il bénéficie obligatoirement d’un repos compensatoire équivalent.

En général, non, si votre contrat prévoit explicitement cette possibilité ou si une convention collective le permet.

Qui a droit à la rémunération des fériés ?
La rémunération des jours fériés concerne l’ensemble des travailleurs salariés en Belgique, qu’ils soient ouvriers, employés, intérimaires, étudiants, télétravailleurs ou sous contrat de travail à domicile. Elle s’applique également aux stagiaires (stage d’insertion professionnelle, First Stage/Stage de Première Expérience Professionnelle) et apprentis placés sous l’autorité d’un employeur.
En revanche, certaines catégories ne sont pas concernées : les fonctionnaires relèvent de règles spécifiques au secteur public, les travailleurs ALE sont exclus du dispositif, et les travailleurs exerçant à l’étranger bénéficient d’un régime équivalent propre à leur situation.

Comment on est payé si on va travailler un jour férié ?
Voici les différents cas possibles :
🔹 Si vous ne travaillez pas le jour férié :
Vous percevez une rémunération équivalente à celle d’une journée de travail classique. Elle comprend l’intégralité de votre salaire habituel, les éventuelles primes récurrentes ainsi que les avantages en nature estimés de manière forfaitaire.
🔹 Si vous allez travailler un jour férié :
Vous avez droit à une rémunération normale, un repos compensatoire payé (dans les 6 semaines) et éventuellement, un sursalaire ou une prime si prévu par une convention collective de travail (CCT).

Voici les différentes règles suivies :
- > 4 heures travaillées → repos d’une journée entière,
- ≤ 4 heures travaillées → une demi-journée (avant/après 13h, max 5h de travail),
- Travailleur à temps partiel → repos égal à la durée de la prestation.

Comment est calculée la rémunération si vous travaillez un jour férié ?
Voici la méthode de calcul, selon chaque cas :
| Mode de rémunération | Comment calculer la rémunération du jour férié (ou du jour de remplacement) | Précisions |
|---|---|---|
| Rémunération forfaitaire (au fixe) | Le travailleur perçoit la rémunération convenue au moment habituel de paiement, comme s’il avait travaillé. | — |
| Rémunération à l’heure | Salaire horaire normal × nombre d’heures de travail « perdues » (heures qui auraient normalement été prestées ce jour-là). | Le montant moyen des primes horaires est déterminé sur base de la période de rémunération immédiatement antérieure au jour férié concerné. |
| Rémunération à la commission | Droit à la moyenne journalière de la rémunération variable : • Cas A : Si le salarié a travaillé durant tout ou partie de l’année civile précédente, la moyenne mensuelle de sa rémunération variable sur cette période est divisée par 25. Cette moyenne journalière est ensuite majorée de 20 % lorsqu’il est soumis à un régime de 5 jours par semaine. • Cas B : engagé durant l’année où tombe le jour férié → montant mensuel moyen des variables des mois précédant le jour férié ÷ 25 (on ignore les mois incomplets ou anormalement bas) / (Majorer la moyenne journalière de +20 % si le travailleur preste dans une semaine de 5 jours). • Cas C : En cas d’engagement au cours du mois où tombe le jour férié, la rémunération variable est calculée en divisant le montant perçu durant ce mois par le nombre exact de jours effectivement travaillés. | Dans les cas A et B, exclure du calcul les mois incomplets ou avec rémunération inférieure à la normale. |
| Payé à la prestation | Le salaire est estimé sur la base des deux semaines précédant le jour férié, en divisant le total perçu par 10 pour un régime de 5 jours/semaine, ou par 12 pour un régime de 6 jours/semaine. | — |
| Payé à la pièce / à la tâche | Le montant est calculé en prenant la rémunération des quatre semaines antérieures au jour férié, répartie sur le nombre réel de jours de travail effectués pendant cette période. | — |
| Payé au pourboire | Le travailleur a droit à un forfait journalier, tel que défini dans le cadre de la sécurité sociale. | — |

Si un jour férié tombe un dimanche ou un jour où le travail n’est normalement pas prévu, il doit être compensé par la fixation d’un autre jour de repos.
Cette désignation suit une hiérarchie bien définie : en premier lieu par la commission ou sous-commission paritaire compétente, à défaut par le conseil d’entreprise, puis par un accord entre l’employeur et la délégation syndicale (ou l’ensemble des travailleurs), et en dernier recours, par une entente individuelle entre l’employeur et le travailleur concerné.
L’employeur doit afficher les jours de remplacement avant le 15 décembre de l’année précédente.

Vos droits au repos ne prennent pas congé
Travailler un jour férié n’est pas anodin : la législation garantit aux travailleurs une rémunération complète, un repos compensatoire obligatoire, et parfois un sursalaire selon les conventions collectives. Vérifiez toujours vos jours fériés, votre contrat de travail (CDI, CDD…) et les accords en vigueur dans votre secteur pour bénéficier pleinement des protections prévues par la loi.
FAQ
Quand on va travailler un jour férié, on est payé double ?
Pas systématiquement. Ce n’est prévu que si votre convention collective l’autorise ou si vous dépassez les heures légales (heures supplémentaires le jour férié = +100 %).
Que se passe-t-il en cas de fin de contrat si le patron vous a déjà fait travailler un jour férié ?
Si vous quittez l’entreprise suite à une rupture de contrat, vous pouvez quand même toucher une rémunération pour un jour férié postérieur, selon votre ancienneté. Si elle est inférieure à 15 jours, aucun paiement n’est dû. Si le contrat prend fin après une période de travail comprise entre 15 jours et un mois, le salarié conserve le droit à la rémunération d’un jour férié qui surviendrait dans les 14 jours suivant la fin de sa mission. Dès lors que son ancienneté dépasse un mois, il a droit à la rémunération des jours fériés survenant dans les 30 jours suivant son départ, sauf s’il reprend immédiatement une activité chez un nouvel employeur.
Travailler un jour férié : Que se passe-t-il pour les indépendants ?
Les freelances et indépendants ne sont pas couverts par la loi sur les jours fériés. Leur rémunération dépend du contrat conclu avec leur client.



