Indemnité du Régime de Chômage avec Complément d’Entreprise (RCC) : Calcul, indexation et retenues

Par Salma L. • Publié le 8 août 2025 • Temps de lecture estimé : 10 minutes

Le Régime de Chômage avec Complément d’Entreprise (RCC), anciennement appelé « prépension« , constitue un dispositif de départ anticipé en Belgique. Il permet aux travailleurs d’percevoir une indemnité de chômage, à laquelle s’ajoute un supplément versé soit par l’employeur, soit par un fonds sectoriel.

Ce système permet aux travailleurs éligibles, à partir de 58 ans, qui remplissent des conditions spécifiques, de quitter le marché du travail avant l’âge légal de la pension.

note
Le gouvernement de l’Arizona a annoncé la suppression progressive du Régime de Chômage avec Complément d’Entreprise (RCC).

À compter du 31 janvier 2025, aucun nouveau travailleur ne pourra plus accéder à ce système, sauf dans des cas exceptionnels tels que des motifs médicaux ou des entreprises ayant lancé une procédure de restructuration avant cette date.

Toutefois, les personnes déjà bénéficiaires du RCC avant cette échéance continueront de percevoir leurs droits jusqu’à l’âge de la pension.

Une femme calculant son indemnité du régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC).
Le régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC) aide les travailleurs licenciés éligibles.

Qu’est-ce que le RCC (Régime de Chômage avec Complément d’Entreprise) ?

Le Régime de Chômage avec Complément d’Entreprise (RCC), anciennement appelé prépension, est un dispositif en Belgique conçu pour offrir un soutien financier aux travailleurs licenciés, en particulier ceux qui approchent de l’âge de la retraite.

Ce régime permet aux travailleurs âgés de percevoir une allocation de chômage accompagnée d’un complément d’entreprise, souvent versé par l’employeur ou par un fonds spécifique.

Contrairement à la retraite normale à partir de 65 ans, qui est obtenue lorsque le travailleur atteint l’âge légal de la pension, le Chômage avec Complément d’Entreprise permet aux travailleurs de partir plus tôt, en percevant une indemnité avant d’atteindre l’âge légal de la retraite. Le RCC est destiné aux travailleurs licenciés, sous certaines conditions d’âge et de carrière.

note
En parallèle de la RCC acceptée désormais uniquement pour raisons médicales reconnues ou licenciements intervenant dans le cadre d’une restructuration déclarée avant le 31 janvier 2025, la pension anticipée demeure pleinement accessible : elle permet à tout travailleur remplissant les conditions d’ancienneté (de 42 à 44 ans de carrière, selon l’âge) de partir volontairement à la retraite entre 60 et 63 ans, avec le versement d’une véritable pension calculée sur l’ensemble de la carrière professionnelle.

Qui a droit au RCC ? : Mise à jour 2025

À partir du 1er février 2025, seuls deux régimes RCC resteront accessibles :

  • Le RCC pour raisons médicales (invalidité reconnue ou handicap) ;
  • Le RCC dans le cadre d’une restructuration ou reconnaissance d’entreprise en difficulté, si la procédure a été entamée avant le 31/01/2025.

Voici les différentes mises à jour qui ont eu lieu  :

RégimeÂge minimumAncienneté requiseConditions spécifiquesDisponibilité à partir du 31/01/2025
RCC CCT 17 (hommes)62 ans40 ans de passé professionnel❌ Supprimé
RCC CCT 17 (femmes)62 ans39 ans de passé professionnel (2022)40 ans (2024)❌ Supprimé
RCC métier lourd60 ans35 ans de passé professionnel5 ans dans un métier lourd (10 dernières années)7 ans (15 dernières années)❌ Supprimé
RCC pour raisons médicales58 ans35 ans de passé professionnelTravailleur moins valide ou problèmes médicaux reconnus✅ Maintenu
RCC avec 40 ans de passé professionnel60 ans40 ans de passé professionnel❌ Supprimé
RCC avec 33 ans de passé professionnel60 ans33 ans de passé professionnel5 ans dans un métier lourd (10 dernières années)7 ans (15 dernières années) ou 20 ans de travail de nuit❌ Supprimé
RCC dans le secteur de la construction60 ans33 ans de passé professionnelAttestation du médecin du travail✅ Maintenu si procédure engagée avant le 31/01/2025
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Le passé professionnel d’un travailleur inclut toutes les périodes durant lesquelles il a été salarié. Par ailleurs, il inclut aussi certaines périodes spécifiques comme les congés maladie, le chômage temporaire, le chômage complet ou les interruptions de carrière, avec ou sans allocations.

Sous certaines conditions, les périodes de travail à temps partiel peuvent être considérées comme équivalentes à des périodes de travail à temps plein. De plus, des périodes de travail en tant qu’enseignant statutaire sont également prises en compte.

Quel est le montant de l’allocation Chômage avec Complément d’Entreprise ? 

L’indemnité complémentaire du RCC repose sur un calcul basé sur la différence entre le salaire net de référence et l’allocation de chômage, avec un minimum de 50 % de cette différence.

SALAIRE NET DE RÉFÉRENCE :

Le salaire net de référence est déterminé à partir du dernier salaire brut perçu, après soustraction des cotisations ONSS et du précompte professionnel. Ce montant est plafonné et correspond généralement au dernier mois travaillé, sauf accord contraire.

ALLOCATION DE CHÔMAGE :

L’allocation de chômage s’élève à 60 % du dernier salaire brut, également soumise à un plafond mensuel et journalier fixé par l’ONEM. Elle est indexée chaque année pour suivre l’évolution des coûts de la vie.

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Indexation et Évolutions Récentes : L’indemnité complémentaire est ajustée annuellement en fonction de l’index des allocations sociales. A partir du 1er février 2025, elle s’élève à 5.147,89 € après ajustement.

RETENUES ET PRÉCOMPTE PROFESSIONNEL :

Une retenue de 6,5 % est appliquée sur l’indemnité complémentaire et versée à l’ONSS. Un précompte professionnel est également déduit. Pour plus de détails, il est conseillé de consulter l’Administration fiscale.

note
Les bénéficiaires du RCC, tout comme les chômeurs complets, doivent être attentifs aux dates de paiement de leurs allocations. Pour connaître les dates précises et éviter tout retard, consultez le calendrier des paiements FGTB 2025.

Le processus de demande de l’allocation Chômage avec Complément d’Entreprise et les documents requis

Pour demander l’allocation de chômage avec votre complément d’entreprise (RCC), vous devez introduire une demande auprès de la caisse d’allocations à laquelle vous êtes souscrit.

Vous devez fournir les éléments suivants :

De plus, il est conseillé d’inclure les documents suivants afin de faciliter le traitement de votre demande :

  • Copie de la CCT applicable : Si votre demande repose sur une CCT sectorielle ou d’entreprise, une copie de cette convention doit être incluse ;
  • Copie de la décision du ministre du Travail : Si votre entreprise est reconnue comme étant en restructuration ou en difficulté, une copie de la décision ministérielle doit être fournie ;
  • Attestation d’inscription dans la cellule pour l’emploi : Dans le cadre d’une demande relative à un régime reconnu pour les entreprises en restructuration ou en difficulté, il est requis de soumettre le certificat d’enregistrement à la cellule pour l’emploi, fourni par votre employeur.
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Il est important de noter que les prépensionnés ne peuvent pas exercer un flexi-job.

Un soutien essentiel pour les travailleurs en transition

En somme, le régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC) constitue un soutien important pour les travailleurs touchés par des licenciements, notamment dans les entreprises en difficulté ou en processus de restructuration. Ce régime permet aux travailleurs de bénéficier d’une indemnité complémentaire pour combler l’écart entre leur salaire net et l’allocation de chômage, tout en offrant des ajustements spécifiques en fonction des conditions d’âge et de passé professionnel.

note
Le sujet de la pension vous intéresse ?

Vous pouvez consulter l’article « Retraite et pension en Belgique » ou “Pension anticipée”. De plus, pour connaître les dates de paiement des pensions de retraite en 2025, référez-vous à l’article « Pension de retraite : quelles sont les dates de paiement en 2025 en Belgique ».

FAQ

1. Quelles sont les obligations d’un travailleur dans le cadre du régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC) ?

Dans le cadre du RCC, un travailleur doit rester disponible pour accepter un emploi ou une formation appropriée, s’inscrire dans une cellule pour l’emploi si son entreprise a été reconnue en restructuration, et accepter l’accompagnement proposé.

En outre, s’il est dans l’incapacité de travailler, il doit être en mesure de demander des indemnités de maladie ou de continuer à percevoir le RCC, mais il ne peut pas cumuler les deux types d’allocations.

Le travailleur doit également résider en Belgique de manière effective et ne pas dépasser 4 semaines à l’étranger par an.

2. Est-il possible de débuter une activité à titre complémentaire pendant le chômage avec complément d’entreprise (RCC) ?

Pendant le Chômage avec Complément d’Entreprise , un travailleur ne peut pas commencer une activité complémentaire s’il ne l’a pas déjà exercée pendant son emploi principal.

Cependant, il peut poursuivre une activité accessoire qu’il a exercée pendant au moins 3 mois en parallèle de son emploi principal en tant que salarié.

Par ailleurs, un travailleur peut entamer une activité complémentaire sous certaines conditions, notamment si son licenciement ne découle pas de la reconnaissance de son entreprise comme étant en difficulté ou en restructuration, ou si cette reconnaissance a eu lieu avant le 09.10.2014. 

Il peut également exercer cette activité dans le cadre de l’avantage « Tremplin-indépendant ».

3. Quelles sont les conditions pour abaisser l’âge du RCC dans le cadre d’une entreprise en difficulté ou en restructuration ?

Lorsqu’une entreprise est reconnue en difficulté ou en restructuration, l’employeur peut demander une réduction de l’âge minimum pour accéder au RCC, le fixant à 60 ans, sous certaines conditions.

Cette exception doit être inscrite dans une convention collective de travail (CCT), rendue obligatoire par un arrêté royal ou validée par le Ministre de l’Emploi.

Le travailleur concerné doit également remplir des conditions supplémentaires, telles que le respect des délais de préavis ou de la période couverte par l’indemnité de préavis, lesquelles doivent coïncider avec la période de validité de la CCT et la reconnaissance de l’entreprise en restructuration ou en difficulté.

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Salma L.
Rédactrice polyvalente et enseignante de français, je collabore avec aide-sociale afin de diffuser une information simple et accessible aux utilisateurs concernant les différentes aides sociales disponibles en Belgique.

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